Parc national de la Comoé

Ce parc, qui est l'une des zones protégées les plus vastes de l'Afrique de l'Ouest, se caractérise par la très grande diversité de sa végétation. La Comoé qui coule dans le parc explique que l'on y trouve des associations de plantes que l'on ne rencontre normalement que beaucoup plus au sud, comme les savanes arbustives et des îlots de forêt dense humide.

Valeur universelle exceptionnelle

Brève synthèse

Le Parc national de la Comoé, situé au nord-est de la Côte d’Ivoire avec une superficie de 1 149 450 ha, est une des zones protégées les plus vastes d'Afrique de l'Ouest. Il se distingue par la très grande diversité de sa végétation. Le fleuve Comoé, qui traverse le parc, explique en partie la présence de groupements végétaux usuellement rencontrés au sud, comme les savanes arbustives et des îlots de forêt dense humide. Le bien constitue ainsi un exemple exceptionnel d’habitat de transition entre la forêt et la savane. La variété d’habitats se traduit par une grande diversité des espèces animales.

Critère (ix) : Le bien, du fait de sa situation géographique et de sa vaste superficie consacrée à la conservation des ressources naturelles, est une unité d’une importance particulière sur le plan écologique. Sa géomorphologie laisse entrevoir de grandes plaines avec de véritables gouttières creusées par le fleuve Comoé et ses affluents (Bavé, Iringou, Kongo), permettant la remontée vers le nord d’une végétation ombrophile, source de présence d’espèces animales de la zone forestière. Le bien héberge également des intrusions de roches vertes alignées du nord au sud, surmontées de barres rocheuses qui forment dans le centre et le nord des massifs isolés et de petites chaines de cinq cents à six cents mètres d’altitude. Le Parc national de la Comoé renferme une variété remarquable d’habitats, notamment des savanes, des savanes boisées, des forêts-galeries, des forêts fluviales et des herbages littoraux qui constituent un exemple exceptionnel d’habitats de transition entre la forêt et la savane. Le bien est, à ce jour, l’un des rares sanctuaires de la variété d’espèces biologiques ouest-africaines.

Critère (x) : Du fait de sa situation phytogéographique et du passage du fleuve Comoé sur une longueur de 230 kilomètres, le Parc national de la Comoé regorge d’une grande variété d’espèces animales et végétales. Cette situation fait, en effet, du bien une zone où s’interpénètrent les aires de répartition de nombreuses espèces végétales et animales ouest-africaines. Le bien abrite environ 620 espèces végétales, 135 espèces de mammifères (dont 11 pour les primates, 11 pour les carnivores et 21 pour les artiodactyles), 35 espèces d’amphibiens et 500 espèces d’oiseaux (dont un peu moins de 20% sont des migrateurs intra-africains et environs 5% des migrateurs paléarctiques). Parmi les oiseaux, plusieurs espèces dont la protection est d’intérêt mondial sont présentes. Il s’agit de l’Outarde de Denham (Neotis denhami), du Calao à casque jaune (Ceratogymna elata) et du Calao à joues brunes (Bycanistes cylindricus). Le bien abrite aussi 36 des 38 espèces du biome de la savane soudano-guinéenne recensées dans le pays ainsi que des populations résidentes d’espèces devenues rares en Afrique de l’Ouest, à l’image du Jabiru Ephippiorhynchus senegalensis. Les différentes eaux de fleuve Comoé et de ses affluents sont l’habitat de 60 espèces de poissons. Chez les reptiles, 3 espèces de crocodiles présentes à l'intérieur du bien-dont le crocodile nain (Osteolaemus tetraspis) - sont sur la Liste rouge de l'UICN. Le bien abrite également trois autres espèces menacées que sont le Chimpanzé, le lycaon Lycaon pictus, l’éléphant Loxodonta africana africana, le lion Panthera leo.

Intégrité

Le Parc national de la Comoé est l’une des rares zones en Afrique de l’Ouest qui ont conservé leur intégrité écologique. Le bien est suffisamment étendu pour garantir l’intégrité écologique des espèces qu’il contient, à condition toutefois de mettre un frein au braconnage. Les limites ont été clairement matérialisées et tracées de manière à inclure des bassins-versants entiers ou des écosystèmes dans leur totalité. Toutefois, si les limites étaient étendues aux monts Gorowi et Kongoli, l’intérêt écologique du bien s’en trouverait grandement accru, car celui-ci pourrait fournir aux éléphants un habitat tout particulièrement approprié et permettrait également de protéger d’autres espèces importantes. Pour cette raison, le Comité du patrimoine mondial a recommandé à l'État partie d’agrandir la partie du Parc située au sud-ouest de manière à inclure les monts Gorowi et Kongoli.

Mesures de protection et de gestion requises

Le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 2003 à cause des impacts des troubles civils ; le déclin des populations de grands mammifères dû au braconnage croissant et incontrôlé et l’absence de mécanismes de gestion efficaces. La protection du bien est régie par plusieurs lois nationales. Les principaux défis de gestion sont la lutte contre le braconnage, l’occupation humaine, la pression de l’agriculture et l’insuffisance du contrôle de gestion et de l’accès. Pour minimiser ces problèmes, il faudra mettre en place un système efficace de surveillance du bien et des dispositions de gestion participative avec les communautés locales afin de réduire les pressions et les impacts associés à la gestion de zones périphériques. Ces mesures devront se traduire par la prise en main totale du bien par la structure de gestion. Une stratégie de financement durable est aussi indispensable pour garantir les ressources humaines et financières nécessaires à la gestion à long terme du bien.

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